Professionnels de l’immobilier : comment réagir face au confinement ?
La période que nous traversons est difficile pour tous les professionnels quelque soit leur domaine d’activité. Immo-formation.fr a décidé de changer ces méthodes de formation en proposant aux agents immobiliers, syndics, promoteurs, syndics des formations à distance par exemple. Mais ce n’est pas tout, nous sommes poches de nos clients et avons cherché à décortiquer la situation pour eux en relevant les solutions possibles pour continuer d’exister malgré l’impossibilité de rencontrer sur le terrain les clients.
Voici quelques pistes de réflexions par métier.
1/ L’agent immobilier en transaction et le COVID-19 : est-il possible de continuer son activité en cas de confinement ?
La réponse : Non, votre activité ne peut être poursuivie dans les conditions habituelles. Il faudra à l’agent immobilier beaucoup de patience et faire preuve de détermination. Quand les relations avec les mandants et prospects ne se réalisent qu’à distance encore faut-il savoir quel discours tenir?
Ainsi, il faudra que l’agent immobilier ne fasse pas preuve d’agressivité, lorsque le notaire ferme son entreprise au nom de l’intérêt général et accepte de patienter jusqu’à la fin de ce confinement pour passer à l’ acte authentique. Oui, l’agent immobilier a travaillé pour en arriver à la signature chez le notaire comme le notaire vous en conviendrez. Donc, restons calme et reprenons nos esprits. L’acte de vente se signera quoiqu’il se passe, il suffit d’attendre c’est tout. Penchez-vous sur votre propre organisation, pensez à revoir vos méthodes de communication, privilégiez le webmarketing en cette période trouble. Nous en sommes tous là.
Concernant, les compromis en cours et qui devaient se signer soit vous avez une solution de signature électronique comme MyNotary et tout ira bien. Soit vous n’avez pas ce genre de solution et il conviendra de repousser la date de signature de celle-ci à la fin des mesures de confinement. Dans cette dernière hypothèse, le relationnel prendra tout son sens : rassurez vos clients, soyez précis pour les guider dans les termes qu’ils doivent employer n’oubliez pas que tout le monde est perdu en ce moment)…..
Et les biens qui sont sous mandat ? Ces biens qui sont sous mandat de vente ne pourront malheureusement pas faire l’objet d’une visite, c’est vrai. Mais, qui en ce moment aurait la tête à s’engager dans un investissement immobilier ? Chers clients, vous n’êtes pas les seuls à souffrir de cette crise à la fois sanitaire et économique. Oui, il existe les visites virtuelles pour ceux qui se sont dotés de tels outils mais cela ne débouchera pas forcément sur la signature d’une promesse de vente.
2/ Le gestionnaire immobilier et le confinement : état des lieux et travaux
Vous êtes mandaté pour gérer des biens en location, vous vous demandez comment remplir vos obligations en cette période de confinement.
Oui, cela va être plus difficile que d’ordinaire. Rappelons, que vos tâches sont diverses : mise en location, gestion du bail (rédaction, encaissement des dépôts de garantie et loyers, vérification de la solvabilité du locataire , suivi de l’entretien du bien).
Pour rappel, le gestionnaire agit au nom du bailleur pour permettre une location dans les meilleures conditions. L’agent immobilier doit donc, veiller à ce que les travaux nécessaires dans le bien et incombant au bailleur ( pour aller plus loin voir notre article sur les grosses réparations) soient réalisés à temps pour ne pas compromettre la jouissance paisible due au locataire. Ainsi, l’article 1719-2°, prévoit que le bailleur est obligé « d’entretenir (la chose louée) en état de servir à l’usage pour lequel elle a été louée », et l’article 1720, alinéa 2 dispose que le bailleur est tenu de « faire, pendant toute la durée du bail toutes les réparations qui peuvent devenir nécessaires, autres que locatives ».
Une lourde tâche incombe donc au gestionnaire immobilier, qui face à cette situation doit tout mettre en oeuvre pour que ces travaux soient faits. Il vous faudra donc veiller à vérifier chaque jour votre liste de partenaires/prestataires afin de savoir si ils continuent leur activité ou envoyer un mail leur demandant de vous informer par retour mail d’une interruption de leur activité. Cela vous évitera quelques désagréments et doses de stress quand vous vous retrouverez face à un locataire auquel vous ne pourrez pas répondre par la positive quant à une intervention dans son logement.
Autre sujet, également qui pose des questions c’est celui de la relocation ou de la sortie des lieux. Comment procéder à une entrée ou à une sortie des lieux sans pouvoir se déplacer?
Certains, de nos clients utilisent la vidéo pour cela, alors même que l’état d’entrée ou de sortie des lieux n’est pas contradictoire dans une telle hypothèse. Cependant, ce système n’est pas satisfaisant.
Dans le contexte actuel, il ne il ne vous est pas possible de vous déplacer sur les lieux pour établir un état des lieux d’entrée ou de sortie. En effet, la dérogation de déplacement pour raison professionnelles n’envisage que les déplacements entre le domicile et le lieu d’activité professionnelle (comprendre l’agence immobilière).
Extrait de la dérogation pour raisons professionnelles “”certifie que les déplacements de la personne ci-après, entre son domicile et son lieu d’activité professionnelle, ne peuvent être différés ou sont indispensables à l’exercice d’activités ne pouvant être organisées sous forme de télétravail (au sens du 1er du 2e alinéa de l’article 1er du décret du 16 mars 2020 portant règlementation des déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus Covid-19) “
Enfin, si vous avez des locataires qui doivent rentrer dans les lieux peut-être peut-on s’inspirer de ce qui existait jusqu’à la loi Pinel 2014 en matière de bail commercial en leur transmettant l’état des lieux de sortie du précédant locataire et leur laisser le délai de 10 jours pour se manifester auprès de vous pour l’amender (article 3-2 loi du 6 juillet 1989 al. 4 “Le locataire peut demander au bailleur ou à son représentant de compléter l’état des lieux d’entrée dans un délai de dix jours à compter de son établissement. Si cette demande est refusée, le locataire peut saisir la commission départementale de conciliation territorialement compétente”.). A circonstance exceptionnelle, méthode exceptionnelle à préciser dans vos échanges à notre sens.
Sur la question de savoir si un locataire peut rester dans les lieux pour lequel il a donné ou reçu congé pendant la période de confinement ? Une réponse de bon sens s’impose, oui il le peut si le bailleur l’accepte. Dans cette hypothèse, il conviendra d’acter de cette situation avec le locataire et d’arrêter l’appel de loyer en les remplaçant par une indemnité d’occupation ou encore une redevance pour occupation précaire. Rappelons, qu’une convention d’occupation précaire peut être signée entre les parties pour une raison telle que la survenance du COVID-19 qui est un événement ayant un caractère imprévisible pour les 2 parties et dont on ne connaît pas le terme.
3/ Le syndic de copropriété face au confinement dû au COVID-19 :
Les syndics qui doivent continuer à ce jour à assumer leur rôle d’administrateur de la copropriété sont dans une situation délicate à plusieurs titres :
- Le mois de mars n’est pas le mois idéal pour qu’une telle catastrophe sanitaire s’invite dans les relations entre la copropriété et son syndic. En effet, le mois de mars est marqué par l’ouverture des festivités en matière d’Assemblée Générales annuelle. Mais, comment faire pour convoquer une assemblée devant statuer sur le sort de son mandat quand plusieurs paramètres sont inconnus : le terme du confinement, les modalités de sortie du confinement….
- La fin des mandats en cours ce qui supposeraient le recours à un administrateur judiciaire : cependant un tel recours ne correspond pas à la réalité, la copropriété n’est pas en état de carence ou de difficultés due à l’attitude du syndic en charge de celle-ci. Une telle solution s’avérerait préjudiciable pour plusieurs raisons comme la rupture d’une relation contractuelle qui jusque là se déroulait bien ou encore comme le fait que les administrateurs seraient en nombre insuffisants pour gérer une telle situation.
Pour ces raisons les syndicats professionnels sont montés au créneau pour parler d’une seule voix et obtenir qu’une ordonnance compense les méfaits du COVID-19.
Ainsi, les Assemblée Générales qui devaient se tenir avant le 20 juin 2020 seront reportée assurent le Gouvernement et les syndics dont les mandats auraient expirés avant l’AG et cela depuis le mois de mars seront prolongés jusqu’à que la tenue des AG soit possible, à la levée du confinement.
4/ Le promoteur – vendeur en VEFA et le coronavirus
Le COVID-19 entraîne une forte baisse de l’activité de promotion immobilière. En effet, le premier effet étant d’imposer la distanciation sociale, il est inenvisageable de pouvoir vendre à des particuliers, investisseurs ou professionnels des immeubles sur plan sans contact direct. Peut-être que la technologie peut aider avec des projections virtuelles à faire visionner mais cela n’est certainement pas suffisant.
Cela n’est pas le seul hic, dans le système de la vente en VEFA car l’autre point noir reste la production en terme de construction. D’une part, les services instructeurs des mairies ont annoncé que les services instructeurs vont fonctionner au ralenti pendant cette période et certaines mêmes encouragent à repousser le dépôt de PC.
Autre point de contrariété, l’arrêt des chantiers du fait du confinement et de l’augmentation des malades. Sans ouvriers, techniciens… les chantiers ne peuvent avancer, des retards de livraisons sont donc à prévoir dans les programmes qui avaient déjà fait l’objet d’une ouverture de chantier.
Si vous avez déjà des chantiers en cours, nous vous invitons à prendre connaissance d’un mode d’emploi pour établir votre plan de continuité d’activité (PCA), dans le respect de toutes les mesures barrières nécessaires à la préservation de la santé et de la sécurité de vos salariés.
En quelques mots, pendant cette période de confinement, concentrez-vous sur l’essentiel : favoriser le dialogue avec vos équipes (négociateurs, salariés, agents commerciaux…), développez votre présence sur les réseaux sociaux pour que vos clients ne vous oublient pas et prenez le temps pour développer vos compétences.
Pour conclure RESTEZ CHEZ VOUS POUR SAUVER DES VIES